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Ambroisie Sous haute vigilance !

L'ambroisie à feuilles d'armoise est une plante envahissante à pollen très allergisant. Elle pose un véritable problème de santé publique et environnemental. La FEREDEC* régionale surveille de près sa propagation sur le territoire breton.

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L'ambroisie à feuilles d'armoise est une plante envahissante à pollen très allergisant. Elle pose un véritable problème de santé publique et environnemental. La FEREDEC* régionale surveille de près sa propagation sur le territoire breton.

Aujourd'hui l'ambroisie s'est développée dans toute l'Europe, avec de forts impacts sur la santé et l'agriculture. Le problème existant à une large échelle, l'association internationale de l'ambroisie (International Ragweed Society, IRS) a décidé de créer une journée le 23 juin dernier invitant les collectivités à communiquer largement.

En France, elle a été repérée pour la première fois à l'état naturel en 1863, vraissemblablement importée avec des semences de trèfle. Depuis une vingtaine d'années, son expansion s'est accélérée. Initialement cantonnée à la vallée du Rhône, une vingtaine de foyers ont été signalés dans les Pays-de-Loire et les premiers foyers récemment observés dans les quatre département de Bretagne.A l'occasion de messages d'alerte lancés cet été par la FEDEREC Bretagne, par les ministères chargés de la Santé, de l'Agriculture et du Développement durable, par l'Inra et l'Observatoire de l'ambroisie, il est utile de rappeler les signes distinctifs, ses localisations préférentielles, et comment se comporter.

Comment la reconnaître ?

L'ambroisie à feuilles d'armoise, Ambrosia artemisiifolia (famille des Asteracea), est originaire d'Amérique du Nord. D'aspect buissonnant, avec une racine principale pivotante, elle germe de fin mars à début avril, pour atteindre 30 cm à 2 mètres en août.Ses feuilles sont très divisées et échancrées, du même vert sur les faces supérieure et inférieure, avec peu ou pas d'odeur. Elle se distingue :

Les nombreuses fleurs mâles, verdâtres, en forme de coupelles renversées, apparaissent en juillet.

Elle produit plus de 3 000 graines par plante à l'automne, d'où son fort pouvoir de dispersion. Annuelle, la plante ne résiste pas au gel mais ses graines oui.

Où la trouver ?

Ambrosia artemisiifolia colonise une grande variété de terrains : parcelles agricoles, friches et jachères, bords de champs et de route, chantiers de construction, terres à l'abandon.

Les lots de graines pour oiseaux étant régulièrement contaminés par de l'ambroisie, elle se développe également dans les jardins à proximité des points de nourrissage.

Quels risques de pathologies ?

Son pollen est responsable de nombreuses allergies, provoquées en général dès la mi-août et pouvant se prolonger jusqu'en septembre.

Les principaux risques sont :

Dans 50 % des cas, l'allergie à l'ambroisie peut entraîner l'apparition de l'asthme ou provoquer son aggravation. Il suffit de 5 grains de pollen par mètre cube d'air pour que les symptômes apparaissent chez les sujets sensibles ; ils sont d'autant plus prononcés que le taux de pollen dans l'air est élevé. Or, une plante peut produire plusieurs millions de grains de pollen. Avec un contact répété, même une personne non allergique risque d'être sensibilisée.

Dans la région Rhône-Alpes, la plus affectée en France, il a été estimé qu'en 2011, entre 194 481 et 258 714 personnes ont bénéficié de soins en rapport avec l'allergie à l'ambroisie, ce qui correspond à des coûts évalués entre 14,2 et 20 millions d'euros.Par précaution, les personnes allergiques et notamment les personnes très sensibles au pollen doivent s'abstenir de tout contact avec la plante, même non fleurie.

Quelles actions et méthodes de lutte ?

Pour limiter l'expansion de la plante, les plants d'ambroisie doivent être systématiquement détruits. Tout citoyen doit intervenir, la responsabilité du propriétaire ou du gestionnaire pouvant être engagée. Il est conseillé d'intervenir en juin, quand l'ambroisie est suffisamment développée pour être reconnaissable et avant le démarrage de sa floraison à la fin juillet.

La durée de vie dans les sols des semences d'ambroisie étant de plusieurs années, les actions de lutte doivent être menées sur le long terme et être coordonnées.

En zones agricoles :

Le choix des rotations et une attention particulière au nettoyage du matériel de récolte permettront d'éviter de nouvelles contaminations. Surveiller les jachères.

Suivant la taille de la surface infestée et le type de milieu concerné, la destruction peut se faire . par binage, hersage (herse étrille), ou avec une houe rotative, en post-levée si les conditions le permettent ;

Il s'agit de d'associer un traitement herbicide localisé sur le rang avec un travail mécanique dans l'inter-rang, simultanément ou de façon séparée.

En dernier recours, la lutte chimique peut être utilisée de façon raisonnée, au moyen de produits homologués et en respectant les cultures (produits sélectifs) et les modes d'emploi (pour éviter l'apparition de résistances par pression de sélection). Préférer des herbicides non persistants, en interculture.

Les terrains ne doivent pas être laissés nus ou en friche, mais doivent être couverts  systématiquement (couvert végétal dense à base de plantes vivaces, protection du sol avec des matériaux bloquant la végétation tels que le paillage ou des copeaux de bois…).

En zones non-agricoles

Eviter de transporter de la terre hors d'une zone contaminée. Préserver les couverts végétaux existants : l'ambroisie redoute la concurrence végétale. Utiliser des paillis naturels ou en matières textiles.

La meilleure méthode reste l'arrachage des plants entiers, racines comprises. Des gants de jardinage sont nécessaires en cas d'arrachage.

Sur terrains fortement colonisés, faucher à 10 cm de hauteur, broyer ou tondre… idéalement une première fois en juillet et une seconde fin août.

A qui s'adresser en Bretagne ?

Pour limiter sa propagation sur le territoire breton, la FEREDEC Bretagne mène un programme de surveillance vise à cartographier les foyers d'ambroisie et à conseiller. Toute personne qui a détecté la présence d'ambroisie doit contacter la FEREDEC Bretagne.

Avertie, celle-ci pourra vérifier tout signalement, procéder à l'identification, et prodiguer les conseils et méthodes de lutte les plus judicieux. Cet organisme a également édité une brochure « L'ambroisie à feuilles d'armoise », avec historique, situation, biologie, critères de reconnaissance et pour éviter les confusions, et enfin les méthodes de lutte.

Contact :

FEREDEC BretagneThorigné-Fouillard (35)

Tél. 02.23.21.18.18

mail : feredec@feredec-bretagne.com Site Internet : www.feredec-bretagne.com

Photo : plant d'ambroisie avec fleurs mâles ©INRA – observatoire de l'ambroisie*FEREDEC : Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles*toutes informations sur www.ambroisie.info

O.M.

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